FUMER LE CIGARE,
C’EST AVANT TOUT UN ETAT D’ESPRIT !

Origine

Les origines connues du cigare remontent à la civilisation maya qui cultivait le tabac bien av. J.-C. et le consommait sous forme de médicaments, mais aussi le prisait et le fumait.

Le mot cigare vient de sikar, qui veut dire fumer dans la langue des Mayas. Les grands explorateurs et notamment Christophe Colomb découvrent en 1492 le tabac dans une île des Petites Antilles située au large de l'actuel Venezuela, l’île de Tobago et l’importe en Europe. Les marins rapporteront que les Indiens cubains fumaient une forme primitive de cigare, avec du tabac tordu et sec, roulé dans une feuille au creux de la paume de la main.

Les explorateurs espagnols, portugais et autres européens, prirent rapidement cette habitude de consommation, que les conquistadors adoptèrent aussi. Les premières formes de cigare, semblable à celles d’aujourd’hui, furent fabriquées en Espagne avec du tabac cubain importé au XVIII siècle dans la fabrique royale de Séville compte tenu de la consommation croissante . La production de cigares se développe alors un peu partout en France, en Allemagne puis aux Pays-Bas. En Grande-Bretagne, la production commença au début du XIXe. Une loi vient en 1821 cependant réglementer la production. De fortes taxes d’importation transformèrent le marché et les cigares étrangers deviendront des produits de luxe. Ce changement de taxation entraîna une demande plus forte pour des cigares d’une qualité supérieure. Les cigares sont, pour répondre à cette demande de qualité, de plus en plus importés de Cuba et non plus d’Espagne ou le savoir-faire n’est plus à comparer avec Cuba. Cette forte croissance fera naître plus de 400 usines à travers Cuba. Il n’y a d’ailleurs, à cette époque, pas encore de marque, les cigares sont exportés en masse. Ce ne sera qu’avec Punch, en 1840, que l’image forte du cigare prend son envol commercial.

Le cigare arriva en Amérique du Nord avec quelques échantillons de cigares et de graines de tabac et il lui faudra quelques années pour rentrer dans les mœurs américaines jusqu’à ce que la production prenne son essor. À cette époque l’importation cubaine représentait encore une part importante du marché américain. La consommation explose aux États-Unis après la guerre de Sécession en 1860. Le cigare devint si populaire parmi les hommes de la classe bourgeoise que de grands moyens furent développés et mis en place pour son transport et sa consommation dans les clubs prisés de la bourgeoisie. C’est à ce moment-là que la tradition du cigare associée à un alcool de qualité prit tout son sens, à la gastronomie, à la dégustation. Les premières bagues apparaissent dès 1854 à l'initiative du Hollandais Gustave Block, désireux de distinguer ses importations des autres productions, et de limiter ainsi, les fraudes. L'ensemble des manufactures l'imitera rapidement. L'introduction des machines-outils pour la production de cigarettes dans les années 1880 accélérera la popularité du tabac sous cette forme de consommation. Pour tenter de reprendre les parts de marché perdues, des tentatives d’industrialisation du cigare eurent lieu dès 1920, mais au détriment de la qualité.

Dans l'optique de protéger sa production, Cuba instaurera au fil des années des marques de reconnaissance, comme le sceau de garantie qui apparaît en 1912, ainsi qu'un accord de réciprocité avec la France en 1929, garantissant pour les deux pays le respect des A.O.C. En 1959, Cuba déposa également 18 noms d'appellations d'origine, dont Cuba et Habano. Cette appellation ne peut être donnée qu’ à un cigare à partir de feuilles récoltées et roulées à Cuba. Au fil des époques et des modes, le havane a adopté toutes les formes et tailles. Il y a un siècle, on ne fumait guère les gros modules, la mode était surtout aux formes fuselées. Aujourd’hui, les modules courts à gros diamètre ont la préférence des amateurs. Quoi qu’il en soit, le cigare reste l’apanage d’initiés qui le consomment avec délectation !